Je suis comme beaucoup, après une longue journée de travail, j’aime flâner, voir de belles choses et laisser mon esprit divaguer sur les limbes d’internet. C’est donc fourbue par une journée productive en impressions, les doigts plein d’encre et avec cette odeur de vieilles presses qui me suit partout que je m’affale dans mon canapé, heureuse de pouvoir m’arrêter quelques minutes en passant en revue mes pages internet préférées.
Eh oui! nous avons tous notre petites listes de « gourmandises web » que nous aimons dévorer installés bien confortablement après une « dure » journée de labeur. La mienne est constituée de blogs de tous horizons. Au programme, illustrateurs, graphistes, artisans, mais aussi voyageurs, décorateurs, chineurs et blogueuses lifestyle.
C’est de cette dernière catégorie dont je vais vous parler aujourd’hui. Un des blogs sur lequel j’aime aller est celui de Célest-in. Surtout pour ses rubriques City guide, évènements ainsi que pour ses idées déco. Il y a un truc un peu fou dans les blogs c’est qu’en les lisant régulièrement on finit par avoir la sensation de connaitre la personne qui écrit ; au fur et à mesure des articles vous découvrez une personnalité, une façon de penser, un originalité qui vous donne la sensation d’être en lien direct avec l’auteur alors qu’il n’en est rien… C’est en faisant cette constatation que j’ai eu envie à mon tour de rentrer directement en contact avec Nathalie, qui tient ce blog, afin de partager mon univers avec elle. Comme si après avoir pu découvrir son petit monde il était temps pour moi de partager le mien! Un peu maladroite ne sachant pas vraiment si elle allait être intéressée, je la contacte presque en m’excusant. Nathalie, à tout de suite été emballée par l’idée, le rendez-vous est fixé, une journée d’échange s’annonçait alors!
C’est donc par un beau samedi du mois de septembre que nous nous somme retrouvées. Un beau soleil nous accompagnait, nous donnant un peu la sensation que l’été se prolongeait, mon atelier était baigné par une belle lumière nous offrant douceur et luminosité.
Drôle de se rencontrer réellement après avoir pas mal échangé via internet, au sujet de cet après-midi-là. Nathalie est donc arrivée prête à rencontrer toute mon équipe de fonte. De notre côté nous avons eu le plaisir de découvrir une jeune femme pétillante, dynamique et souriante qui nous a de suite semblé avide de découverte!
Je dois bien avouer que travailler seule dans mon atelier est un grand bonheur, j’aime ces temps solitaires entre clichés, encres et serrages. J’apprécie de pouvoir tester, imprimer, dessiner à l’écart du tumulte ambiant de nos sociétés, me retrancher dans cet endroit hors temps, me permet de créer en toute sérénité. Mais ce que j’aime encore plus c’est ouvrir de temps à autre mon atelier. Oh, bien évidemment le grand problème des artisans c’est souvent de trouver le temps… alors les portes de mon studio ne sont malheureusement pas ouvertes aussi souvent que je le désirerais… Mais pouvoir partager sur ce que je fais, montrer mes machines, expliquer ce système d’impression est un passage « obligatoire », comme si tout cela ne prenait sens qu’une fois présenté au monde.
C’est un peu comme mes dessins, cela ne rimerait à rien si je gardais tout pour moi, il y a forcément un moment où je suis comme poussée par un besoin d’échange pour donner à tout cela, une existence réelle.
C’est avec un mélange d’impatience et d’envie de partage que cet après-midi a commencé. Très vite mon studio s’est empli de bavardages, de rires, d’échanges, ce fut très rigolo de se retrouver accoudées à ces vielles presses comme sur un comptoir avec thé et café, à papoter comme deux vielles copines. Nuancier dans une main, clichés dans l’autre, encres et appareils photos juste à nos côtés! Je dois avouer qu’on ne nous arrêtait plus, du dessin à la numérisation, du cliché à l’impression mon atelier n’avait plus de secret pour Nathalie.
Après avoir fait le tour de la « théorie du letterpress », il a bien fallu se lancer! Je ne pouvais pas juste expliquer tout cela… cela n’aurait pas vraiment eu de sens de ne faire que de la théorie. Nous avons donc chacune enfilé un tablier et mis nos mains dans l’encre!
Bien évidemment impossible de travailler sur une machine en toute sécurité sans une bonne observation au préalable, mais après cela Nathalie est passée à la pédale! Un peu hésitante au début, normal, il n’est pas évident de mettre ses mains dans une presse en action, elle a fini par trouver la bonne assurance, les bons gestes, le bon rythme, bref la bonne coordination. Les bavardages ont laissé place à la concentration et aux cliquetis de ma vielle presse, « souviens toi Nathalie, tes mains sont de toute façon plus importantes qu’un bout de papier !» lui ai-je lancé. Je prends alors un peu distance et j’observe les mouvements trouver leur place, le ballet de ses deux mains, l’une récupérant, l’autre alimentant en papier la « gueule » ouverte de « Victor ».
Ce fut rigolo pour moi de voir ma presse: mon collègue « Victor », mon co-équipier, travailler avec quelqu’un d’autre et de se retrouver spectatrice dans mon propre atelier! Nathalie et Victor formaient un nouveau duo!
Et puis le petit tas de papier à imprimer, à force de défiler, a fini par s’amenuiser pour enfin disparaître, sonnant la fin de cette session d’impression. Les cliquetis se sont alors ralentis pour finalement s’arrêter… le pied de Nathalie est revenu au sol… et Victor a repris son statut de masse de fonte immobile et silencieuse…
Les heures sont passées vite cet après-midi là.
Cette rencontre s’est achevée avec, pour moi, le sentiment d’avoir entrouvert les portes de mon univers et transmis quelques bribes de ma passion! Nous nous sommes quittées avec en souvenir la bonne humeur de ce temps d’échange.
Et toi, Nathalie, raconte moi, ton après-midi letterpress c’était comment?! (quand on est curieuse on ne se refait pas!)
Pour découvrir le récit de Nathalie c’est par ici!